Récit d’une expérience enrichissante !
Ce 4 octobre, 27 étudiants de l'Hénallux (départements pédagogiques de Bastogne et de Malonne), ainsi que de la Haute École Robert Schuman, se sont envolés vers le Maroc afin d’effectuer un stage de FLE à l’Université Hassan 1er de Settat. Ils avaient pour mission de donner des cours préparatoires à la rentrée universitaire des étudiants de première de la faculté des sciences juridiques, économiques et de gestion.
C’est la tête pleine d’appréhension que nous avons quitté la Belgique le 4 octobre 2015. Comment le stage allait-il se passer ? Quels seraient les publics que nous aurions ? Comment gérer les cours avec un minimum de photocopies et l’utilisation de PowerPoint ? De plus, le contexte était très différent de nos habitudes : nous allions donner cours à de futurs étudiants universitaires.
Nous avons directement été accueillis avec la chaleur et la bonne humeur typiques des Marocains. Le sourire commençait déjà à revenir sur nos lèvres.
La quinzaine s’est ouverte par la tenue d’un colloque au cours duquel nous avons pu entendre plusieurs interventions, dont celle de Jean-Marie Klinkenberg, professeur émérite de linguistique à l’université de Liège. Il nous a présenté les variétés du français et les dispositifs didactiques qui permettent de les intégrer dans nos cours.
Dès le deuxième jour, c’était parti ! Notre programme prévoyait 4 heures de cours à dispenser tous les matins. Ce n’était pas une mince affaire car plus de 1500 étudiants étaient inscrits à nos cours, ce qui faisait en moyenne 38 apprenants par classe. Les niveaux de maitrise du français allant du A1 au B1, nous avons dû pratiquer la différenciation au sein de chacune de nos leçons. Cela dit, le contact avec les étudiants est directement passé, ils étaient motivés, voulaient apprendre et se donner les moyens d’y arriver. Mais la tâche ne s’arrêtait pas là. Les après-midis ainsi que les soirées étaient destinées à ajuster nos dispositifs. Il fallait recommencer, adapter, modifier nos préparations pour que nos leçons répondent au mieux aux besoins que rencontraient nos apprenants.
La première semaine a été difficile et est passée lentement tant nous étions fatigués. La chaleur n’allégeant en rien notre fardeau, à nous petits Belges habitués au froid.
Le weekend à Marrakech est tombé à pic pour recharger les batteries. Nous étions alors des touristes guidés par les connaissances de nos accompagnateurs marocains : visite de la médina et de ses nombreux palais, la Place Jamâa El Fna, les souks… Un véritable moment de détente !
La deuxième semaine est passée à une vitesse folle. Nous étions beaucoup plus à l’aise et avons donc pu profiter entièrement de l’expérience qui nous était offerte.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire le dernier jour est arrivé. L’heure de l’examen était là pour nos apprenants. Nous pouvons tous dire avec fierté que les étudiants ayant suivi nos cours l’ont bien réussi. Sans qu’on s’en rende compte, le stage est arrivé à sa fin, alors que nous serions bien encore restés.
Nous avons appris tellement de choses en pratiquant : la gestion de différents niveaux de maitrise du français au sein d’une même classe, l’amélioration de la vitesse de notre parole afin d’être compris par tous, la mise au centre de l’interculturel, l’adaptation de nos dispositifs d’apprentissage à une culture cible, les spécificités de la langue marocaine et l’appui que celle-ci peut donner dans l’enseignement du français. Tout cela va nous permettre de devenir de futurs professeurs de FLE mieux outillés pour donner cours dans nos classes, ici en Belgique. C’est donc avec notre bagage délesté des photocopies pour donner cours, mais débordant d’une expérience riche en apprentissages, que nous sommes revenus. Heureusement que cela ne pèse pas un poids réel sinon nous aurions tous dépassé les 15 kilos autorisés…
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Julie Godinas (étudiante dans le Bloc 3 option Français langue étrangère)