La note a la cote...

La note a la cote... c’est une évidence ! Mieux : pour la grande majorité des enseignants, sans elle, impossible d’évaluer le travail d’un élève. La note est claire, juste et reflète exactement le travail de l’élève. De plus, elle le motive à travailler. Il faudrait être inconscient pour la remettre en question ! C’est pourtant ce qu’ont eu l’occasion de vivre nos étudiants de B1 et B2 il y a quelques jours. Sous la conduite du maestro Charles Pepinster, les notes ont voltigé, les instruments de mesure d’où sortent si souvent de fausses notes en ont pris pour leur grade... et l’auditoire s’est ouvert à d’autres possibles à sa portée.

En matière d’évaluation chaque enseignant y va de sa propre sensibilité, choisissant les questions et les notes y afférentes de manière très personnelle. Et comment pourrait-il en être autrement ? Qui a appris à noter ? ou même à corriger ? ou encore... à évaluer ? Les questions restent posées...  et souvent en guise de réponses les fronts se plissent, les sourcils se baissent, laissant apparaitre un air dubitatif.

Après un éloquent temps d’introspection - « les notes, je me souviens… », c’est dans un apprentissage « social » que les étudiants ont pu mener une vraie réflexion sur le sujet. Social dans la mesure où ce qu’ils ont eu l’occasion d’apprendre au travers d’un document écrit avait pour but de nourrir leurs pairs qui, eux, disposaient d’une autre source. Social également puisqu’après avoir découvert leur texte individuellement, les étudiants ont formé des duos regroupant les lectures semblables. Ils ont ainsi pu partager les informations capitales qu’ils avaient relevées afin d’en faire une synthèse la plus complète possible à leurs pairs ayant reçu un autre écrit. Tout cela sans risque de sanction, sans chantage de points en paiement de leur travail et avec l’assurance d’être épaulé par un camarade.

Le processus aurait pu être poursuivi, par exemple les jours suivants, pour réactiver les informations apprises. Mais en quelques heures à peine, nous avons vu des futurs enseignants vivre un processus d’apprentissage d’un genre nouveau (pour eux en tout cas) et y prendre visiblement du plaisir. Un processus qu’ils pourront reproduire à l’envi sur base d’autres thèmes.

Celui du jour - l’évaluation - fut abordé au travers de deux documents rédigés par Charles Pepinster lui-même : une étude démontrant la face inique et partiale des notes et une liste de contre-valeurs induites par les examens. Deux lectures dont on ne sort pas indemne... Deux lectures dont la pertinence instille inévitablement le doute... Qui nous poussent à prendre du recul et à poser un regard inhabituel sur des pratiques si peu remises en question.

Alors oui, on comprend que la note n’est finalement pas si amnistiable que cela. Mais que faire ? Car détricoter les intérêts des examens notés est une chose. Mais encore faut-il pouvoir proposer une alternative. C’est suivant le même dispositif d’apprentissage que les étudiants ont alors pu s’instruire mutuellement après avoir pris connaissance d’informations relatives à la pédagogie du chef-d’œuvre. Une pédagogie dont quelques maitres mots sont la solidarité, la créativité, l’appétit d’apprendre, le climat de confiance... et dont le leitmotiv reste cette question : nos pratiques sont-elles bien congruentes avec notre ambition pour le monde de demain ?

Durant cette après-midi, une voie a été ouverte. Une simple brèche peut-être, mais il appartiendra à chacun de la maintenir accessible, de l’explorer à sa guise, voire de s’y engouffrer avec passion en gardant à l’esprit que les actes que l’on pose au quotidien impactent inévitablement la construction des adultes de demain.

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